Ayant dès le départ assisté à l’intégralité des travaux et des prises de parole, Monsieur le Gouverneur du Centre n'était en réalité pas prévu parmi les locuteurs. Son intervention a donc été improvisée, et a bénéficié pour cela de sa longue habitude des prises de paroles en public, du magistère qu’il en a développé, et de l’évident charisme qui irradie son visage de grand commis de l'Etat. Monsieur le Gouverneur a commencé par situer, géographiquement, le lieu de sa naissance : dans la zone de Bakassi : « nous sommes territorialement tellement proches du Nigéria qu’on y allait à pied, pendant notre enfance ; c’est dire à quel point les deux peuples sont imbriqués ». Il a souligné le caractère extrêmement naturel de ces échanges entre ces deux peuples, quelque chose qu’aucune institution politique ou mot d’ordre ne peut arrêter. Raison de plus, a-t-il poursuivi de clairement porter une attention à ces considérations économiques et commerciales sur lesquelles s’investit le NICAMEX. Il a affirmé : « En même temps que je me félicite largement de la présence de toute la délégation nigériane, en même temps, je me permets de relever auprès des Participants camerounais ici présents – et en particulier, avec les Personnes traitant des problématiques économiques – ce que tout le monde sait déjà. En l’occurrence, que le Nigeria est une opportunité en tous genres pour le Cameroun, en même que le Cameroun l’est pour son grand voisin : l’un représente non seulement la première économie africaine en termes de PIB et ainsi, un marché de presque 200 millions de consommateurs qui continue de croître en se constituant de façon définitive comme le centre de gravité du dynamisme économique de l’Afrique de demain. Pendant ce temps, le Cameroun affiche aussi un visage tout aussi prometteur : première économie de la zone CEMAC, une population de 30 millions de consommateurs, des facteurs de production en nombre parmi lesquels des terres abondantes et fertiles et une croissance économique qui ne faiblit pas.

Des opportunités non-négligeables dont les deux pays peuvent davantage tirer profit, en structurant beaucoup plus encore leurs circuits commerciaux conventionnels, en luttant contre les pratiques commerciales informelles et de contrebande, en développant les infrastructures industrielles et logistiques appropriées, en mobilisant les ressources d’investissement bancaires et non-bancaires et en s’assurant de faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs compétents et ambitieux. Nous croyons fermement cette démarche nécessaire, pour ce pays – le Cameroun – qui dit rechercher quelques 88 000 Mds F. CFA pour le financement de ses dix prochaines années de Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30) ; ce qui suppose de s’appuyer de façon croissante et sans équivoque sur le secteur privé, et donc, sur les investissements directs étrangers ».